Quel est le prof que vous n’avez jamais oublié ?

Riad Sattouf et sa prof Andrée Chapalain, en couverture de L’OBS
Riad Sattouf et sa prof Andrée Chapalain, en couverture de « l’Obs ». (Marguerite Bornhauser pour « L’Obs »)

Pour nous réconcilier avec la rentrée des classes, nous avons posé la question à Riad Sattouf, Delphine de Vigan, Lilian Thuram… et nos lecteurs.

Il paraît qu’un lycéen peut tomber fou amoureux de sa prof de théâtre, l’épouser, et devenir président de la République. Heureusement pour la stabilité de nos vénérables institutions, ce genre de romance n’arrive pas à tout le monde. Tout aussi heureusement, les classes administrées par l’Education nationale ne sont pas non plus exclusivement peuplées d’élèves qui rêvassent aux prochaines vacances en démontant leur stylo-plume. Il arrive, parfois, qu’un professeur les intéresse, les éclaire, les transforme, les marque à jamais.

Juste après avoir reçu le prix Nobel de littérature en 1957, c’est bien à son instituteur algérois, Louis Germain, qu’Albert Camus avait éprouvé le besoin d’adresser une lettre : « Ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. » Camus tenait à lui dire qu’il n’avait, « malgré l’âge, pas cessé d’être son reconnaissant élève ».

Et vous, le jour où vous aurez le prix Nobel, y a-t-il un professeur à qui vous pourriez rendre hommage ? Un prof sans qui votre vie n’aurait pas été tout à fait la même ? Ces questions, nous vous les avons posées. Vous avez été des centaines à nous raconter vos histoires, émouvantes et réjouissantes : la prof à qui vous avez donné « des frissons » en récitant « Cyrano de Bergerac » ; le prof qui n’hésitait pas à « mêler Lamartine et Johnny Hallyday » ; celui qui rendait des dissertations « corrigées au cordeau » ; celle qui vous a « appris à lire entre les lignes, aimer Georges de la Tour et écouter de la viole de gambe » ; celui qui avait reconnu la qualité de votre écriture malgré vos « -82 en dictée » ; celui qui vous a fait découvrir Baudelaire et que vous surnommiez « Beau Blair, en référence à sa prestance et surtout à son nez qu’il portait assez fort dans un visage anguleux ». Et même celui pour qui l’un de vous a écrit, des décennies plus tard, une chanson qui dit : « Je lui dois tout ce qui fut beau dans ma vie. »

Surtout, le prof qu’on n’oublie pas est celui qui a su vous distinguer, vous donner confiance en vous. Vous aimer, peut-être. Sait-il lui-même, à quel point ses mots, son sourire ou son ironie ont pesé sur telle ou telle destinée ? Pas nécessairement, comme le montrent certaines des retrouvailles que nous avons organisées pour accompagner en douceur cette rentrée scolaire. Mais Riad Sattouf comme Delphine de Vigan, Lilian Thuram, Monique Pinçon-Charlot ou encore Daniel Pennac, que nous avons sollicités, semblent tous tomber d’accord avec nos lecteurs pour dire, comme Nietzsche, que les « vrais éducateurs » sont des « libérateurs ».

Le prof qui a changé ma vie

Pour nous réconcilier avec la rentrée des classes, « l’Obs » en kiosques ce jeudi 29 août 2019 raconte dix-huit histoires de profs inoubliables.

Avec les témoignages de :

Riad Sattouf et sa prof d’arts plastiques, Daniel Pennac et une de ses anciennes élèves, Delphine de Vigan, Monique Pinçon-Charlot, Lilian Thuram, Judith Chemla, Julia Cagé et son professeur Daniel Cohen, Cédric Villani, Chantal Thomas, Nicolas Mathieu, Frank Berton, Dany Laurent, Mona Ozouf, Fabcaro, François Morel… et nos lecteurs.

Riad Sattouf et sa prof Andrée Chapalain en une de « l'Obs ».

Riad Sattouf et sa prof Andrée Chapalain en une de « l’Obs ».