Prof à Saint-Denis, j’emmène mes lycéens autour du monde pour travailler le vivre-ensemble

Avatar de Jean-Pierre Aurières  Par Professeur

L’OBS: LE PLUS. Jean-Pierre Aurières est enseignant en histoire-géographie à Saint-Denis, au lycée Paul Éluard. Depuis dix ans, pour initier ses élèves à la citoyenneté, il organise un voyage par an dans un pays dont l’histoire est marquée par le vivre-ensemble. Il raconte l’avant et l’après, dans les yeux d’adolescents qui ont parfois du mal à croire en l’avenir. Témoignage.

La classe de Jean-Pierre Aurières du lycée Paul Éluard de Saint-Denis, au Cap de Bonne Espérance (J.-P. AURIERES).

J’enseigne l’histoire-géo au lycée Paul Éluard de Saint-Denis depuis 25 ans. Avant cela, j’ai travaillé quatre ans au ministère de la Défense. Quand j’ai expliqué à mes supérieurs de l’époque que j’avais vraiment envie de travailler ici, on m’a regardé avec des yeux ronds. Ils ne comprenaient pas pourquoi je voulais quitter le confort de l’état-major de l’armée de l’air pour « la boue de la banlieue ». Ça m’a sidéré. Moi, j’étais sûr de mon choix.

Du pensionnat à Sciences Po, j’ai vécu la violence sociale

Avec le recul que j’ai aujourd’hui sur ma vie, je crois que je sais pourquoi j’ai pris cette décision. Je viens d’un milieu très modeste. Mon père a commencé à travailler à 14 ans comme mineur. Ma mère, elle, était femme au foyer. Tous deux se sont vraiment sacrifiés pour que je puisse étudier au sein d’un pensionnat religieux. Là-bas, j’ai côtoyé le monde des riches et je me suis confronté pour la première fois à la violence sociale.

Très vite, j’ai bien compris que je n’avais rien à faire ici, que je détonnais, que j’étais différent. Même les prêtres me l’on fait sentir. Un soir d’étude, alors que j’étais délégué de classe et que je protestais parce qu’on n’avait pas le droit de se doucher dans la semaine, un prêtre s’est adressé à moi devant tout le monde en disant que j’avais plutôt intérêt de cesser de faire l’idiot parce que j’étais là de leur bonne grâce. En un instant, chacun a compris que mes parents ne payaient pas l’intégralité des frais de scolarité et qu’on me gardait ici parce que j’étais bon élève. Les prêtres étaient contents, ils avaient trouvé leur pauvre.

La deuxième claque que je me suis prise, c’est quand je suis rentré à Sciences Po, à Toulouse. Là-bas, il y avait avec moi des fils d’ambassadeurs ou de célèbres avocats. Je ne me suis pas senti à ma place du tout. Le train de vie était coûteux, il fallait avoir de l’argent pour sortir, être en mesure de s’offrir du whisky et pouvoir l’apprécier. Je me suis forcé à en boire, mais en vérité, je n’ai jamais aimé ça. J’avais honte de la situation sociale de mes parents : c’était difficile de dire que je n’avais jamais été au ski ou que j’étais boursier.  

Après mes études, j’ai réussi un concours d’attaché territorial et je suis parti à Lyon puis au ministère de la Défense. C’est là-bas que j’ai compris qu’il me manquait un truc dans ma vie. En devenant enseignant, sans formation spécialisée, j’ai trouvé un métier qui me convenait et un public qui me ravissait tout autant.

Le déclic après les émeutes de 2005

Je suis arrivé à Paul Éluard en 1991. Je connaissais bien ce que mes élèves traversaient au quotidien, parce que d’une certaine manière, je suis aussi passé par là. La peur de l’école, la peur d’échouer, la peur de décevoir ses parents. Le fait de ne pas forcément trouver d’oreille attentive et apaisante parmi les professeurs. Je ne dis pas que tous mes collègues sont négligents, ce n’est vraiment pas le propos, je dis simplement que certains ne font parfois pas attention à ce qui se passe autour d’eux.

En 2005, j’ai eu un vrai déclic. Après la mort de Zyed et Bouna, j’ai vu des voitures brûler devant mon lycée et des jeunes – de l’établissement, ou pas, peu importe – jeter des pierres sur ceux qui étaient à l’intérieur de l’enceinte. Là, je me suis dit que quelque chose ne tournait pas rond. J’ai réalisé qu’enseigner ne suffisait plus, il fallait aller plus loin.

Je me suis creusé la tête et je me suis demandé comment est-ce qu’on allait pouvoir vivre ensemble après tout ça. Pourquoi ? Parce que la banlieue, c’est l’avenir de la France. C’est là qu’il y a le plus de jeunes et probablement le plus d’idées. C’est là qu’il y a des gamins à qui on a promis la réussite républicaine, qui cravachent pour des mentions Très Bien au Bac, qui font ensuite deux à cinq ans de brillantes études, qui finissent par chercher des stages… et qui ne trouvent rien. Parce qu’ils n’ont pas le bon nom de famille, ni la bonne couleur de peau. Comment lutter contre ça ? Comment lutter contre ce mensonge, cette désillusion, cette écrasante frustration ?

Partir en Irlande pour étudier le vivre-ensemble

Avec un collègue enseignant en anglais, on s’est dit qu’on allait emmener nos élèves à l’étranger. Dans des pays dont l’histoire a été secouée par de lourds conflits, pour voir comment ces gens avaient réussi à vivre ensemble par la suite. C’était il y a dix ans.

On a donc commencé par l’Irlande. Signé quelques années auparavant, l’accord du Vendredi saint avait mis fin au conflit nord-irlandais, le gouvernement britannique reconnaissant « le principe d’autodétermination du peuple d’Irlande » et sa capacité à résoudre les conflits opposant le Nord et le Sud, sans intervention extérieure. Cette destination semblait parfaitement correspondre aux objectifs que l’on poursuivait, tout en présentant l’avantage de ne pas être trop loin de chez nous et de ne pas coûter trop cher.

Quand on a commencé à en parler autour de nous, les gens rigolaient. On nous disait : « Ça ne s’est jamais fait ! ». Ce à quoi nous répondions : « Ben justement, on va le faire ». Le lycée a fini par accepter de financer le voyage et nous avons pris l’avion. Pendant huit jours, on a rencontré des catholiques irlandais, des loyalistes anglais ainsi qu’un des deux prix Nobel de la paix, qui avait élaboré ce fameux accord du Vendredi saint.

La poignée de main qui a tout scellé

Le moment où j’ai compris que j’étais dans le vrai, c’est quand on a accueilli dans notre bus un ancien sniper anglais, qui militait aujourd’hui pour la paix. Il avait tué des dizaines de personnes pendant le conflit et pour cela, il avait fait 20 ans de prison. Il avait du mal à marcher parce qu’on lui avait tiré des balles dans les genoux.

Alors qu’il livrait son témoignage, il a dit cette phrase qui a tout changé pour mes élèves :

« Quand je suis entré en prison, ma fille avait deux ans. Quand j’en suis sorti, j’étais grand-père. »

Il y a eu un grand silence dans le bus. À côté de lui, il y avait un autre homme. Un Irlandais, cette fois, qui avait lui aussi fait de la prison pour les mêmes raisons. À la fin, mes élèves les ont regardés et leur ont demandé s’ils accepteraient de se serrer la main. L’ambiance s’est tendue d’un seul coup, sûrement la faute au poids du passé. Pourtant, ils y sont arrivés et là, je me suis dit qu’on touchait quelque chose. On venait de susciter un moment que les élèves n’oublieraient pas.

Trouver de l’argent pour repartir

Avec mon collègue, on ne pensait pas réitérer. Ce voyage était parti pour rester une espèce d’accident de l’histoire et puis un jour, on s’est retrouvé invités à l’Ambassades des États-Unis à Paris pour un colloque. Très vite est née le projet d’emmener une nouvelle classe là-bas, entre San Diego et Tijuana. À la frontière entre deux mondes. L’idée étant de travailler au long court et de manière concrète sur l’immigration.

On s’est lancé, on a commencé à en parler au proviseur, qui nous a dit qu’on ne trouverait jamais l’argent. Partir huit jours en Irlande, c’était faisable. Quinze jours en Californie, moins. Ça a jeté un froid, mais on ne s’est pas démonté pour autant. On a commencé à inviter des spécialistes des États-Unis au lycée, l’idée étant bien sûr d’inscrire ce voyage dans un projet pédagogique au long de l’année.

Le départ était prévu pour avril, mais en janvier, nous n’avions toujours pas d’argent. J’ai pris mon téléphone et j’ai contacté Patrick Braouezec, le député-maire de Saint-Denis de l’époque. Il m’a reçu avec deux parents d’élèves. Je lui ai expliqué le projet et je pense que l’ancien instituteur qu’il est a senti que je savais ce que je faisais et que j’y croyais. 

C’était l’occasion d’emmener aux États-Unis des gamins issus de l’immigration pour travailler sur l’immigration : ça sortait de l’ordinaire. Il a accepté de me donner un peu d’argent, tout en me fournissant les contacts de deux chefs d’entreprises : Edouard de Pinguilly (DCF) et Olivier Pelat (Européquipements). Une semaine après, les deux m’ont dit « banco ! ». Nous avions l’argent, nous pouvions partir.


 

Travailler sur l’immigration dans le désert mexicain

Quelques mois plus tard, mes élèves et moi arpentions le désert américano-mexicain en compagnie d’une association d’aide aux migrants. L’idée était d’approvisionner des points de secours en bidons d’eau, pour que ceux qui traversent ne meurent pas de soif.

Au moment d’arriver auprès d’un de ces fameux spots, on s’est rendu compte que les minutemen – les militants patriotes de l’extrême droite locale – venaient tout juste de passer. Les jerricans avaient été vidés et une pancarte avait été laissée. On pouvait lire :

« Die, fucking Mexicans » (« Mourez, putains de Mexicain », ndlr).

Les élèves ont compris tout de suite. Soudainement, ils se retrouvaient témoins de l’horreur. On était bel et bien dans la vraie vie. La réalité, c’était ces gens qui souhaitaient vraiment que d’autres meurent. Je le dis souvent depuis, ces voyages, ça vaut mille heures d’éducation civique. Ça fait réfléchir sur ce que c’est que la société, sur ce que ça veut dire que de vivre ensemble et sur ce qu’on peut faire pour essayer de changer les choses.

Réfléchir sur la tolérance en Afrique du Sud

L’année suivante, j’ai emmené une autre classe en Afrique du Sud. Hébergés à Soweto – une banlieue très pauvre située au sud de Johannesbourg –, on s’est rendu au centre gay et lesbien de la capitale. Soudainement, j’avais plein de gamins qui paniquaient en me disant :

« Mais non Monsieur, on va se faire violer et tout, ça craint. »

Je leur ai répondu que l’Afrique du Sud était le premier pays d’Afrique à avoir légalisé le mariage gay et qu’il y avait forcément quelque chose à en apprendre. C’est comme ça qu’on a rencontré un jeune pasteur noir de 30 ans, séropositif, qui nous a montré son album de mariage. Son mari était un autre pasteur, blanc, de 60 ans. La tête de mes élèves, c’était quelque chose !

Une partie de la classe à Soweto, lors du voyage en Afrique du Sud (J.-P; AURIERES).

Au retour, on a fait une conférence au lycée pour parler du voyage. Quand est venu le moment d’évoquer cette rencontre, il y a des horreurs qui ont fusé dans l’assistance : « C’est dégueulasse, c’est horrible », etc. Eh bien mes élèves ne se sont pas démontés, ils ont pris la défense de ce couple homosexuel en expliquant à leurs camarades que chacun avait le droit de vivre comme il l’entend. La discussion avec cet homme et son album de mariage avait permis de dissiper un préjugé. À la fin, l’un d’entre eux est venu me voir en disant : « Merci monsieur, vous nous avez appris la tolérance. » Là, j’ai senti que j’avais réussi quelque chose.

L’émotion de Rivaldo en Nouvelle-Calédonie

Pour mes élèves, ces voyages sont aussi l’occasion de s’ouvrir aux autres, de prendre pleinement conscience de ce qu’ils sont, et du rôle qu’ils peuvent jouer dans ce monde. S’ils sont nés en France pour la majorité d’entre eux, ce n’est qu’à l’étranger qu’ils font véritablement l’expérience de cette nationalité qui est la leur. Il faut qu’ils quittent la France pour qu’on les considère enfin comme porteurs et tributaires de cette culture française. C’est souvent un choc pour eux.

C’est ainsi que j’ai accompagné une classe en Nouvelle-Calédonie, avec en toile de fond, un long travail sur la question kanak et le concept d’identité. On a vécu un moment très fort lorsqu’on a croisé le chemin de Rivaldo, un jeune lycéen originaire d’une tribu kanak, qui s’est ouvert à nous devant ses copains de classe :

« Moi, je vais parler de mes origines, mais je sais que ça va fâcher mes camarades. Si je vous disais que je suis Calédonien, mes proches, dans ma tribu, ils prendraient ça pour un affront. C’est la même chose pour ma copine calédonienne. Si je lui disais que je suis Kanak, ça la mettrait en colère. »

Rivaldo, jeune lycéen de Nouvelle-Calédonie (extrait du documentaire sur le voyage, réalisé par JUAN DAVILA, qui sortira le 18 mai).

Il y avait vraiment de la souffrance dans sa voix. Il avait les larmes aux yeux, il était bouleversé. Son témoignage a eu un vrai écho auprès de mes élèves. Ils ont commencé à s’ouvrir : « Moi, c’est un peu pareil. Je suis Français d’origine algérienne, d’origine sénégalaise, d’origine malienne, etc. » C’est la première fois qu’ils pouvaient parler de leur identité de manière apaisée, sans être jugés.

 

Souvent, dans les médias, on les voit dire qu’ils sont Algériens ou Tunisiens… plutôt que Français. Mais on sait que derrière ça, il y a un amour blessé.

Il y a ce curseur de l’identité qui ne sait pas trop où se mettre parce qu’avant même de pouvoir réfléchir à ce qu’ils sont vraiment, la société les enferme dans des cases dont ils ne peuvent sortir. Mon discours, dans ce cas-là, c’est de les rassurer et de leur expliquer que nos identités sont multiples et qu’elles peuvent évoluer. Qu’on peut aimer aussi bien la choucroute que le couscous et qu’ils doivent faire rayonner ces identités. Ce sont des parts importantes de leur personnalité, dont ils ne doivent pas avoir honte. Il faut qu’ils comprennent qu’ils sont libres à cet égard.

Prochaine étape : le Gabon

Ce 8 avril 2017, nous décollons donc pour le Gabon avec une nouvelle classe et la promesse d’une nouvelle expérience inédite, avec un travail sur la les peuples premiers et la forêt équatoriale. Il y a quelques mois, j’ai rencontré par hasard un homme au musée des arts africains, où j’étais avec une classe. Au restaurant du musée, il est venu vers moi en disant :

« Monsieur Aurières, c’est un plaisir de vous recevoir ici. »

Un peu abasourdi, je lui ai demandé comment il me connaissait. Il se trouve que c’était le frère d’une de mes anciennes élèves, que j’avais emmenée à Madagascar quelques années plus tôt. Il se trouve aussi que c’était Loïc Dablé, un célèbre chef cuisinier franco-ivoirien, qui s’est fait tout seul en se formant dans des palaces, avant de créer plusieurs restaurants gastronomiques en France et en Afrique.

Quand j’ai commencé à lui parler de ce projet au Gabon, il m’a tout de suite proposé qu’on travaille ensemble. Je l’ai donc invité dans ma classe pour venir parler de son métier. Le jour venu, il s’est arrêté devant le lycée, sans être capable de faire un pas de plus. Je suis descendu le chercher et je lui ai demandé ce qui se passait. Il m’a expliqué que Paul Éluard, c’était la Rolls des lycées, qu’il avait toujours rêvé de pouvoir y aller mais qu’il n’avait pas pu, qu’on lui avait fait comprendre que ce n’était pas possible. C’était quelque chose de voir ce business-man international, penaud, devant les grilles… encore marqué par la violence qu’il avait ressentie à l’époque.

Nous nous envolons pour le Gabon le 8 avril. Le lendemain, il nous retrouvera pour faire le marché et cuisiner ensemble. Une histoire qui permettra peut-être à certains de mes élèves de se dire qu’ils ont un avenir et une place ici, quoiqu’on leur dise.

Ils partent avec des certitudes, ils reviennent avec des questions

Avant de partir, les élèves sont pleins de certitudes. Quand ils reviennent, ils sont pleins de questions. Ils ont compris la relativité des choses et sont capables de faire fleurir cette expérience ponctuelle dans leur quotidien. Parmi celles et ceux que j’ai accompagnés à travers le monde ces dix dernières années, il y en a qui sont en train de passer leur CAPES pour devenir enseignants, d’autres qui sont partis s’installer à Durban, Tokyo ou Sydney. Le monde s’est ouvert pour eux et pour certains, nous sommes restés en contact.

Ce que j’aime, c’est quand on atterrit dans un pays inconnu. À mesure que les élèves sortent de l’avion, je peux presque les entendre grandir.

Après 10 années de voyages ou nous avons parcouru les 5 continents mes remerciements vont au Lion’s club de Saint-Denis, qui fut le premier à nous soutenir. À Michel Gostoli, PDG d’Eiffage construction, pour son soutien empreint d’humanisme, pour sa foi dans ces jeunes « de banlieue », pour son regard bienveillant. À Olivier Pelat, soutien indéfectible, patron citoyen, qui a compris que l’avenir résidait dans la jeunesse de banlieue. Sans lui rien n’aurait été possible. Mes pensées vont vers mes collègues de voyage, qui partagent avec moi ces aventures.

Enfin à tous mes élèves qui ont grandi avec moi sur les routes du monde, ma gratitude et mon affection. Vous êtes de belles personnes.

Propos recueillis par Henri Rouillier

Jean-Pierre Aurières a fondé une association répondant au nom de « Au bout de la route 93 ». Sur le site, on peut retrouver des films et des compte-rendus de voyages. Par ailleurs, il a mis sur pied depuis quelques mois les « Sessions de la réussite », des rencontres entre élèves et chefs d’entreprises, les seconds aidant les premiers à constituer CV et lettres de motivation. Il organise aussi chaque année pour ses élèves des moments citoyens dans des lieux de mémoire (cérémonie du ravivage de la flamme du soldat inconnu, notamment). 

Trois documentaires ont été réalisés autour de ces voyages : « L’Éveil » (Madagascar), « L’Origine » (Nouvelle-Calédonie) et « Va voir ailleurs » (Chili). À la réalisation, on retrouve Marine Camille Rose et Juan Ignacio Davila. Une projection de « L’Origine est organisée le 18 mai à 18h au cinéma L’Écran de Saint-Denis.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1664409-prof-a-saint-denis-j-emmene-mes-lyceens-autour-du-monde-pour-travailler-le-vivre-ensemble.html